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dimanche 7 mars 2021

Bientôt un an (interview exclusive) !


Blogueuse intermittente, me voilà prise d'une drôle de lubie. Telle une authentique journaliste des temps modernes je m'en vais donc traiter un sujet en exclusivité mondiale sans sortir de chez moi, ah !


Rencontré il y aura bientôt un an, l'arbre à masque suscite émois et questionnements sur la toile, il était donc plus que temps de revenir avec lui sur ces presque 12 mois écoulés depuis le premier confinement, cette pandannée. Confidences avisées du plus sage de nos compagnons sylvestres sur cette année folle.


PIMFB : "Bonjour, Arbre à masque, comment vous portez-vous aujourd'hui ?"

AàM : "Franchement ? Plutôt bien... Vous savez, pour moi comme pour tous les habitués de la rue, passer l'hiver, pandémie ou pas pandémie, est toujours une aventure et l'annonce du printemps, la hausse des températures, les journées qui rallongent, la sève qui frémit, autant de sujets d'exaltation !"

PIFMB : "Pourtant, il y a un an de cela, vous n'étiez pas aussi enthousiaste ! Vous avez un peu surpris tout le monde en adoptant si prématurément le port du masque."

AàM : "Je vous remercie de revenir sur ce point et de me donner l'occasion de répondre à mes détracteurs. J'ai tout entendu à ce sujet. Pff regardez-le, même pas capable de porter correctement son masque, c'est bien la preuve que c'est inutile... Combinard, comment a-t-il pu obtenir cette denrée rare réservée aux soignants ? Ces polémiques stériles m'ont, je l'avoue, épuisé... L'explication est pourtant simple : comme chacun sait, nous, les arbres, sommes les premiers soignants des villes : nous contribuons à la régulation thermique, notamment en cas de canicule, absorbons le CO² et réalimentons l'air en oxygène grâce à la photosynthèse, etc., etc. Pour autant, ce dispositif initialement prévu pour des humains apportait-il toutes garanties pour la gent sylvestre ? Quid d'éventuels effets secondaires ? Une étude sérieuse était donc nécessaire avant de généraliser cette mesure.  Il devint rapidement assez évident pour moi de me porter volontaire pour cet essai, dont j'espère bien que les résultats - aussi probants que ceux de Oodendijk et al. , permettront rapidement la mise en œuvre d'une politique ambitieuse de protection ligneuse."

PIFMB : "Mais, concrètement, comment cela s'est-il passé ?"

AàM : "Franchement, j'étais comme tout le monde. Je me suis beaucoup interrogé : porter ce masque en permanence allait-il affecter ma capacité respiratoire photosynthétique ? Entraverait-il un développement harmonieux ? Comme vous pouvez le constater, il n'en fut rien...
Passée une certaine période d'adaptation, nécessaire, j'ai pu développer mes capacités feuilles, comme à l'accoutumée, sans gène particulière. Cette période a aussi été riche d'échanges, de collaborations et de solidarités nouvelles. J'en veux pour preuve par exemple ces rencontres avec des spécialistes aviaires, dans un climat constructif et apaisé.



Il faut dire aussi que, dans mon cas, le respect de la distanciation sociale physique a beaucoup joué. Les témoignages qui me parviennent par le réseau, de mes camarades en taillis, sans parler même de la forêt primaire amazonienne, sont - je dois bien l'avouer - terrifiants."

PIFMB : "Et, donc, un an après, pouvez-vous nous révéler si l'essai est concluant ?"

AàM : "Ma rigueur scientifique m'interdit de rentrer dans ce petit jeu de vraies fausses révélations autoproclamées, sans relecture rigoureuse par des reviewers indépendants. Tout au plus me permettrais-je de souligner les immenses difficultés occasionnées par la propagande éhontée d'un certain platane marseillais, vous voyez je pense de qui je parle, celui qui se vante de publications en nombre conséquent, un peu facile quand on signe compulsivement le moindre bruissement de ses nombreux rameaux si vous voulez mon avis. Outre la diversion des moyens consacrés à une recherche sérieuse, cette #PassionChlorophylle a considérablement ralenti le recrutement dans l'essai, tous les patients exigeant le traitement à la chlorophylle outrageusement - et nous le savons maintenant, à tort - popularisé. 

Nous rattrapons seulement maintenant ce retard considérable et dommageable, mais j'ai néanmoins le plaisir de pouvoir vous annoncer que le recrutement a repris, et que de nouvelles essences prennent maintenant part à l'essai.


C'est, j'en suis certain, une excellente nouvelle pour la recherche, qui ouvre de nouvelles perspectives sur les vertus prophylactiques du masque arboricole."

PIFMB : "Merci beaucoup Arbre à Masque pour cet échange. Avez-vous un message particulier pour nos lecteurs ?"

AàM : "Merci à vous. Le printemps approchant je voudrais me permettre un petit rappel à la loi. Les réseaux se remplissent de photos de cerisiers en fleurs, bientôt arriveront celles des autres fruitiers. Notre activité sexuelle est trop souvent livrée en pâture aux voyeurs de tout ordre. Si nous nous prêtons volontiers au jeu de la photographie de nos ébats, je tiens à rappeler que la diffusion, sans notre consentement, de telles images est passible de peines conséquentes et que l'argument un peu facile du "Si vous exposez vos organes reproducteurs à n'importe qui, ne venez pas vous plaindre après",
ne tient pas la route. Merci de m'avoir donné l'occasion de rappeler ce message, important à mes yeux."

PIFM : "Arbre à Masque, merci encore et bon printemps à vous."

 






2 commentaires:

  1. Elle relance la polémique : l'argument tient pourtant.

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    1. J'ai toujours raison. La preuve, c'est toi-même qui le dis...

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