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lundi 29 mars 2021

Dites le avec des fleurs...


Il y a comme une ambiance printanière dans ma blogroll, camelias et narcisses se disputent nos likes et nos commentaires... Car force est de constater qu'à ma gauche on ne parle plus trop politique.

Des renoncules pour inspirer Boris

Tiens ce matin en changeant de pièce je suis passée de Yannick Jadot fantasmant sur une union des gauches en mode programme commun (mon grand tu rêves tout debout) ça c'était sur Inter, à Bruno Lemaire ergotant sur l'épargne à ne pas taxer mais au contraire défiscaliser les flux des grand-parents vers leurs petits enfants, parce que c'est ça la justice de droite (soit dit en passant, bon courage pour conditionner les aides non pas aux revenus mais au patrimoine, fut il transmis par Mamie), ça c'était sur Info.

Et je me suis souvenue que j'étais de gauche et lui de droite...

Bref parti comme c'est nous aurons aux prochaines présidentielles le choix entre : Macron et sa politique ni de gauche ni de gauche (mais pas assez de droite quand même pour certains), un épouvantail - hologramme - de gauche gauchiste (c'est très décoratif) en la personne de l'ineffable Jean Luckovitch, un autre épouvantail - gorgone Marine -, et une jolie collection de nains de jardin plus ou moins verts/roses/bleus néanmoins toujours irréconciliables...

Finalement Voltaire et mes amis blogueurs de gauche ont bien raison, cultivons notre jardin...

Oui je sais billet de feignasse...


vendredi 19 mars 2021

Un géant, un viking, un caricaturiste, un ami, un grand frère...

 Vous avez connu Yann, ou pas.



Qui était Yann ? Après tout qu'importe. Pour beaucoup de ceux qui peinent avec la sidération du jour il était à la fois tout ce que j'ai listé dans le titre. Pour d'autres plus encore !
Il était sans qu'on se le dise le plus fort d'entre nous... Prêt à affronter un ironman comme les derniers jours de sa mère, prêt à traverser l'Europe ou la planète si on avait besoin de lui, ou juste parce qu'on avait planifié un dîner.


Ne se prenant lui même jamais au sérieux. Nos derniers échanges sur une boucle whatsapp ? Une photo des cosmonautes venus intervenir chez lui une nuit où sa femme s'inquiétait de sa saturation. 
La bonne blague ! 
Visiblement le SARS-Cov2 ou la COVID comme vous voudrez les appeler, bref virus et maladie n'ont pas apprécié. 

Ils se sont vengés,

salement ! 


Et nous laissent un vide qu'on peine d'autant à mesurer qu'on n'y croit toujours pas !

Mille et mille pensées à sa femme Ewa (que je ne connais pas) à ses enfants, à ses amis...

samedi 13 mars 2021

Vous nous manquez aussi, franchement. Mais ça, non, ça ne me manquera pas...

Chers artistes, chers metteurs en scène, chers producteurs...

Certes je suis moins rapide que Boris à dégainer mon billet post-César. Car il me faut mettre les mots sur un malaise, et pour cela je suis moins douée que lui et surtout moins que vous.

Ce malaise ce n'est pas le vôtre, vous avez la chance, l'opportunité et les relais pour l'exprimer. Non c'est le mien, celui d'une citoyenne lambda un peu atterrée de ce grand déballage.


La circulation du putain de virus s'accélère, les variants s'avèrent non seulement plus contagieux mais finalement aussi plus dangereux que la souche initiale. Et donc le grand scandale c'est de ne pas réouvrir les cinémas et les théâtres, tant votre envie de travailler est grande, et notre besoin essentiel de culture également.

Au jeu des comparaisons, vous laissez de côté le bon sens. Non passer 2 à 3 heures dans une salle plus ou moins ventilée, à portée d'aérosols d'autres affamés de culture n'est pas comparable à une virée au centre commercial, ou vous croiserez sans doute plus d'affamés de biens bassement matériels, mais chacun pas plus de quelques secondes, quelques minutes s'il y a de la queue aux caisses... (Pour les messes, OK rien à dire)

Non vous n'êtes ni plus ni moins à plaindre que d'autres secteurs, d'autres précaires également sinistrés : auto entrepreneurs, saisonniers précaires et autres cumulards de petits jobs au black racisé pour ne citer qu'eux. Au moins Jeanne Balibar aura pensé à eux aussi.

Je comprends la blessure narcissique à être considérés comme "non essentiels", mais venant de vous elle me déçoit. Elle me déçoit car je ne vous aime jamais tant que quand vous me faites oublier le comédien pour le personnage, le réalisateur pour l'auteur ou le récit. Alors quand votre égo remonte si visiblement à la surface, oui je suis gênée.

Vous qui devriez incarner l'avant-garde, nous donnez le spectacle d'un conservatisme piteux, d'une chouinerie au mieux désagréable, à la limite odieuse. Qui parmi vous aura choisi d'investir les écoles, collèges et lycées, que nous pouvons nous féliciter d'avoir plus que d'autres maintenus ouverts ? Qui pour porter ces textes grands ou petits auprès de nos jeunes qui ont tant besoin pourtant, de s'oublier et d'ouvrir leurs esprits ? Qui pour aller chercher son public, à défaut d'un modèle économique, sur ces media et réseaux restés accessibles ?

Quelques uns, dont quelques belles découvertes, mais si peu, si peu...

Nous rouvrirons un jour ces théâtres, ces salles de concert et ces cinémas, vous retrouverez votre public suffisamment argenté pour s'offrir ce plaisir luxe essentiel. Mais entre ce public et vous, quelque chose se sera peut-être perdu en route...

Je vous aime et vous me manquez trop pour vous en tenir rancune longtemps, je sais aussi l'énergie déployée par les moins visibles, les moins exposés d'entre vous pour, envers et contre tout, créer, inventer, raconter, habiter et mettre en récit la vie d'après : et ça, ça oui c'est essentiel pour nous tous.

dimanche 7 mars 2021

Bientôt un an (interview exclusive) !


Blogueuse intermittente, me voilà prise d'une drôle de lubie. Telle une authentique journaliste des temps modernes je m'en vais donc traiter un sujet en exclusivité mondiale sans sortir de chez moi, ah !


Rencontré il y aura bientôt un an, l'arbre à masque suscite émois et questionnements sur la toile, il était donc plus que temps de revenir avec lui sur ces presque 12 mois écoulés depuis le premier confinement, cette pandannée. Confidences avisées du plus sage de nos compagnons sylvestres sur cette année folle.


PIMFB : "Bonjour, Arbre à masque, comment vous portez-vous aujourd'hui ?"

AàM : "Franchement ? Plutôt bien... Vous savez, pour moi comme pour tous les habitués de la rue, passer l'hiver, pandémie ou pas pandémie, est toujours une aventure et l'annonce du printemps, la hausse des températures, les journées qui rallongent, la sève qui frémit, autant de sujets d'exaltation !"

PIFMB : "Pourtant, il y a un an de cela, vous n'étiez pas aussi enthousiaste ! Vous avez un peu surpris tout le monde en adoptant si prématurément le port du masque."

AàM : "Je vous remercie de revenir sur ce point et de me donner l'occasion de répondre à mes détracteurs. J'ai tout entendu à ce sujet. Pff regardez-le, même pas capable de porter correctement son masque, c'est bien la preuve que c'est inutile... Combinard, comment a-t-il pu obtenir cette denrée rare réservée aux soignants ? Ces polémiques stériles m'ont, je l'avoue, épuisé... L'explication est pourtant simple : comme chacun sait, nous, les arbres, sommes les premiers soignants des villes : nous contribuons à la régulation thermique, notamment en cas de canicule, absorbons le CO² et réalimentons l'air en oxygène grâce à la photosynthèse, etc., etc. Pour autant, ce dispositif initialement prévu pour des humains apportait-il toutes garanties pour la gent sylvestre ? Quid d'éventuels effets secondaires ? Une étude sérieuse était donc nécessaire avant de généraliser cette mesure.  Il devint rapidement assez évident pour moi de me porter volontaire pour cet essai, dont j'espère bien que les résultats - aussi probants que ceux de Oodendijk et al. , permettront rapidement la mise en œuvre d'une politique ambitieuse de protection ligneuse."

PIFMB : "Mais, concrètement, comment cela s'est-il passé ?"

AàM : "Franchement, j'étais comme tout le monde. Je me suis beaucoup interrogé : porter ce masque en permanence allait-il affecter ma capacité respiratoire photosynthétique ? Entraverait-il un développement harmonieux ? Comme vous pouvez le constater, il n'en fut rien...
Passée une certaine période d'adaptation, nécessaire, j'ai pu développer mes capacités feuilles, comme à l'accoutumée, sans gène particulière. Cette période a aussi été riche d'échanges, de collaborations et de solidarités nouvelles. J'en veux pour preuve par exemple ces rencontres avec des spécialistes aviaires, dans un climat constructif et apaisé.



Il faut dire aussi que, dans mon cas, le respect de la distanciation sociale physique a beaucoup joué. Les témoignages qui me parviennent par le réseau, de mes camarades en taillis, sans parler même de la forêt primaire amazonienne, sont - je dois bien l'avouer - terrifiants."

PIFMB : "Et, donc, un an après, pouvez-vous nous révéler si l'essai est concluant ?"

AàM : "Ma rigueur scientifique m'interdit de rentrer dans ce petit jeu de vraies fausses révélations autoproclamées, sans relecture rigoureuse par des reviewers indépendants. Tout au plus me permettrais-je de souligner les immenses difficultés occasionnées par la propagande éhontée d'un certain platane marseillais, vous voyez je pense de qui je parle, celui qui se vante de publications en nombre conséquent, un peu facile quand on signe compulsivement le moindre bruissement de ses nombreux rameaux si vous voulez mon avis. Outre la diversion des moyens consacrés à une recherche sérieuse, cette #PassionChlorophylle a considérablement ralenti le recrutement dans l'essai, tous les patients exigeant le traitement à la chlorophylle outrageusement - et nous le savons maintenant, à tort - popularisé. 

Nous rattrapons seulement maintenant ce retard considérable et dommageable, mais j'ai néanmoins le plaisir de pouvoir vous annoncer que le recrutement a repris, et que de nouvelles essences prennent maintenant part à l'essai.


C'est, j'en suis certain, une excellente nouvelle pour la recherche, qui ouvre de nouvelles perspectives sur les vertus prophylactiques du masque arboricole."

PIFMB : "Merci beaucoup Arbre à Masque pour cet échange. Avez-vous un message particulier pour nos lecteurs ?"

AàM : "Merci à vous. Le printemps approchant je voudrais me permettre un petit rappel à la loi. Les réseaux se remplissent de photos de cerisiers en fleurs, bientôt arriveront celles des autres fruitiers. Notre activité sexuelle est trop souvent livrée en pâture aux voyeurs de tout ordre. Si nous nous prêtons volontiers au jeu de la photographie de nos ébats, je tiens à rappeler que la diffusion, sans notre consentement, de telles images est passible de peines conséquentes et que l'argument un peu facile du "Si vous exposez vos organes reproducteurs à n'importe qui, ne venez pas vous plaindre après",
ne tient pas la route. Merci de m'avoir donné l'occasion de rappeler ce message, important à mes yeux."

PIFM : "Arbre à Masque, merci encore et bon printemps à vous."