Si si, je vous jure, ouvrez vos chakras et vous verrez
Pour la première (et espérons pas la dernière) fois l'humanité entière est confrontée à des défis immenses et partagés.
En fond de décor, le père Marx avait sans doute raison, mais l'Internationale Ouvrière ne s'est jamais (vraiment) réalisée. Le capital, lui, a brillamment réussi sa globalisation tandis que les syndicats ici dépensaient plus d'énergie à défendre les intérêts de "leurs" travailleurs, à pester contre ces délocalisations qui fournissaient (à des conditions indignes) du travail à d'autres encore plus dans la merde qu'eux, qu'à militer pour les conditions de travail de tous, partout (bon j'admets je force un peu le trait, ce n'est quand même pas tout à fait ça).
Bref nous vivons du bon côté d'un mode globalisé où avons le luxe de nous écharper à coup de posts et de memes depuis nos téléphones coréens consommateurs de métaux rares et fabriqués dans des conditions que nous préférons ignorer au Vietnam ou ailleurs, sur des sujets sur lesquels, en vrai, nous sommes tous aussi incompétents.
Incompétents mais concernés : réchauffement climatique, alimentation, accès à l'eau potable, à la santé à eux seuls auraient dû suffire à notre bonheur, mais s'y est ajoutée une pandémie mondiale.
Pandémie mondiale, une échelle invraisemblable, des morts par millions sur tous les continents, 7 milliards d'humains confrontés au même adversaire. Un adversaire sans stratégie, sans personnalité, sans autre projet que de se reproduire, encore et toujours... Que fallait-il de plus pour déclencher une Union Sacrée ? Nous sommes tous les damnés du virus (et du réchauffement climatique aussi, ne l'oublions pas celui-là) !
Que nenni...
Au nord, une minorité agissante et sincère de ceux qui ont accès à une solution - sans doute imparfaite - mais moins dangereuse que le virus lui-même et seul rempart jouable aujourd'hui contre les variants, confrontés à une politique totalement ubuesque d'obligation qui ne dit pas son nom et déporte sur le cafetier la responsabilité d'un contrôle sanitaire abracadabrantesque, se drapent dans leur dignité, leur révolte et jouent les révolutionnaires de salon. A coup de commandes sur internet, d'abonnement Netflix et autres mobilisations d'un système qu'ils sont pourtant (et parfois à juste titre) les premiers à fustiger, ils annoncent fièrement leur entrée en résistance. A coup sûr, le grand capital est terrifié !
Au sud, ceux que la prise régulière d'antipaludéens n'a finalement pas tant protégés que ça (comment, les statistiques auraient-elles été trompeuses dans des pays où la pyramide d'âge minimise la population la plus fragile et où les infrastructures de santé sont tellement performantes que des humanitaires s'y rendent chaque année pour mener des campagnes de vaccination "basiques" ?), réclament ces solutions que certains chez nous se permettent de snober, convaincus que "moi non, jamais, je n'ai pas de comorbidités ou au pire 3 semaines en décubitus ventral après tout on s'en remet !"
Bref, nous vivons une époque formidable. Confrontés à un (des) défi(s) planétaire(s) comme jamais nos prédécesseurs n'en avaient connus, nos réponses sont minables.
Peut-être avons nous juste ce que nous méritons. Peut-être sommes nous juste au début du scenario d'une de ces séries dystopiques qu'on se plait à binger lovés dans nos canapés
Ou peut-être avons nous en nous assez de résilience (bon je déteste la mode autour de ce mot mais là, ici et maintenant je n'ai pas trouvé de synonyme satisfaisant), de force et de maturité pour écrire ensemble une fin différente.
C'est pas gagné, je vous l'accorde, mais on pourrait au moins - juste essayer - d'être à la hauteur de l'enjeu !
Allez, bienveillance et binouzes !