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dimanche 29 mars 2020

Recyclage / Dans l'œil du cyclone

Dans l’oeil du cyclone


J’étais tranquillement confinée dans mon bel appartement parisien, tranquille à observer les 2 couples de pigeons ramiers et le couple de pies du bout de ma rue (à ce propos j’ai la nette impression que cette année les pies ont jeté leur dévolu sur l’arbre d’en face, la construction du nid va être passionnante à observer... mais je divague), quand la réalité m’a rattrapée comme une évidence...

Nous sommes dans l’oeil du cyclone, à tous points de vue...

Dans l’oeil du cyclone sanitaire c’est une évidence - confinés bien à l’abri et sans symptômes - on peut bien applaudir les soignants à 20h et ergoter pour ou contre Raoult sur les réseaux sociaux, on est bien incapables d’empathie avec ceux qui, en première ligne prennent des risques pour eux-mêmes et leurs proches, se “coltinent” les détresses respiratoires en se demandant “et si ça marchait et qu’ils avaient été traités plus tôt ?”, perdent des patients et ne voient pas les 80% de malades qui guérissent sans avoir besoin d’eux...
Je suis dure ? Non, lucide, on peut compatir, on peut les écouter si on en connait, on ne peut pas se mettre à leur place, eux sont confrontés à l’impensable.

Dans l’oeil du cyclone social c’en est une autre... J’ai dit, je répète “bel appartement”, un espace et un ordinateur pour chacun, (en extra bonus... des enfants qui ont passé l’âge scolaire !), ce n’est certes pas la situation des réfugiés de l’île de Ré, mais bon d’ici à se plaindre de ses conditions de confinement... Avec des métiers d’ultra cols blancs totalement gérables en télétravail, pas de pression pour sortir travailler la peur au ventre ou mourir d’être allée scanner vos courses comme une vulgaire caissière de Carrefour. Comme le disait un ami qui n’est toujours plus sur Facebook, ça t’envoie un signal sur les métiers “vraiment” utiles et une bonne perf d’humilité (pourvu que ça dure).


Dans l’oeil du cyclone politique... A ma droite j’entends encore des voix, des élans Bolsono-Johnsono-Trumpiens pour nous dire que la réalité sanitaire mérite moins notre attention que les projections économiques, que la récession due au confinement fera plus de victimes que n’en aurait fait le virus. A ma gauche on fustige des années de politique gestionnaire et fortement imprégnée de libéralisme et on se prend à rêver déconsommation (sans visiblement toujours en tirer toutes les implications sur l’emploi par exemple soit dit en passant). C’est Cuba qui envoie de l’aide humanitaire et c’est le Mexique qui ferme sa frontière... et partout commence à se faire entendre la petite musique plus que préoccupante du #OnNoublieraPas.

Dans l’oeil du cyclone de l’histoire enfin parce que le temps du confinement pour les uns et de l’urgence absolue pour les autres et de la peur au ventre pour les encore autres reste un temps suspendu entre un avant dont on commence tous à comprendre... plus ou moins... qu’il est révolu et un après qui est un saut dans l’inconnu ! C’est aussi les retrouvailles avec le temps du pire : marché noir (de masques) et délation (d’infirmières et de soignants coupables de risquer leur peau pour nous...), retrouvailles qui ne stupéfient pas qu’Elizabeth !

Et sinon les gens commencent à comprendre un peu mieux le décret Hydroxychloroquine et ils ne sont pas contents.

Désolée pour ce billet, je vous avait bien dit que le stade dépression n’était pas loin en même temps. Mais face à cet impensable absolu d’hyper vulnérabilité de nos sociétés que l’on pensait tellement performantes, à part relire très métaphoriquement “La Guerre des Mondes” comme évoqué avec Elodie, (je rappelle le pitch : des monstres sans âme venus d’on ne sait où exploitent systématiquement les humains et la terre... spoiler : à la fin c’est un virus qui gagne...) , franchement, on est juste démunis, à poil quoi !

Mais il y a quelques bonnes nouvelles...


De nouvelles énergies : il y a des trucs de dingues qui se passent... comme ces réseaux de makers qui en quelques semaines et à partir d’une idée du compagnon d’une collègue de Xavier et Christelle ont mis en place un réseau d’approvisionnement en porte-visière plexi pour les personnels dépourvus d’un équipement de protection digne de ce nom. Je lis ici ou là que maintenant ça se déclinerait en valves de respirateurs. Des hôteliers ou des particuliers comme Cécile mettent leurs m² à disposition de ceux, soignants et réservistes, qui se battent contre cette #@!§\[! de virus.


Des solidarités solides : on peut soutenir ceux qui agissent, Fondation de FranceAP-HPSecours populaireSecours Catholique - Caritas FranceMédecins Sans FrontièresMédecins du Monde FranceFondation Abbé PierreBreak Poverty FoundationInstitut PasteurCroix-Rouge française... En qualité d’ex fumeuse j’ai décidé de consacrer au moins les 10€ économisés de fait quotidiennement à mes dons, et d’abonder de 10 de plus (10 qui ne me coûtent rien puisque c’est juste l’économie en poison + 10 en plus ça fait 20 € par jour, faut suivre aussi !). Comme j’ai du retard j’ai commencé hier avec Break Poverty Foundation et son programme d’équipement de jeunes défavorisés en ordinateurs portables pour l’école à la maison... (merci Valérie). Et évidemment cette sélection est absolument non exhaustive, j’en ai sûrement oublié plein, complétez la liste dans les commentaires...

On peut, comme l’a commencé Nicolas, balancer du #feelGood dans les fils Facebook et Twitter (enfin Twitter reste Twitter faut pas rêver non plus) ou comme le suggère Christophe s’imposer une #Detox Réseaux Sociaux le week-end... D’autres comme LaurentGwénola participent à des chaines de photos de plage ou de paysages, ou comme EvelyneErwan et Margot de photos d’eux enfants. Avec MandineLaurence (enfin Chantal via Laurence en vrai), mais aussi avec MaevaClaude (bon si son boulot lui en laisse le temps) ou Alexandre je sens bien venir le #MarmitonChallenge.

On peut prendre des nouvelles de ceux avec lesquels on n’a pas échangé depuis longtemps et se réjouir de rapprochements inattendus, comme par exemple lire Yacouba et Ousmane reprendre une conversation qui remonte à 1996... Ou découvrir au fil des échanges que de Valerio à Yacouba en passant par AntoineGwénola ou Laurent - décidemment- j’ai beaucoup (trop ?) de Nantais dans mes amis FB...

Allez, confinez bien... demain est un autre jour et il nous faudra un max de forces et beaucoup de bienveillance pour l’inventer ensemble !

jeudi 26 mars 2020

Recyclage / Confinement, vous avez dit confinement ?

 Confinement, vous avez dit confinement ?


D’aucun-e-s de mes ami-e-s Facebook sont également blogueurs, et parmi elles/eux certain-e-s ont entamé un journal de bord du confinement, genre Elodie pour ne pas la cafter.

Et moi j’ai pas de blog et d’un coup m’est revenu comme un flash : “dans le temps sur facebook tu pouvais faire des articles”. Visiblement ça marche encore !
Donc - et tant pis pour ceux que ça gonfle - c’est parti pour une première analyse totalement subjective et en toute mauvaise foi totalement assumée de ces premiers jours d’un confinement qui promet d’être long et d’une crise qui n’est pour l’instant que sanitaire mais dont on pressent bien que ce n’est pas prêt de s’arrêter là.
Alors d’abord le travail
En gros on était plutôt bien préparés même si vendredi (le 13) j’avais encore un peu de mal à discuter “salariés fragiles et télétravail ceci n’est pas une punition”... bref dans mon équipe tout le monde était équipé sauf 1 personne qui a pu le faire lundi (je ne sais pas chez vous mais chez nous la côte de l’équipe DSI a pris + 20 000 d’un coup !), l’équipe et le canal teams de l’équipe étaient déjà opé... bref on est passés en mode télétravail direct dès le lundi avec un jour d’avance sur le reste des confinés.
Et sinon le télétravail c’est l’enfer...
Soyons clairs depuis 10 jours l’intensité du boulot est juste de folie, zéro répit entre deux réunions, on passe de teams à skype à zoom avec des boucles sms ou whatsapp pour gérer le “off” des réunions c’est un rythme de dingue ! J’ai même fait rire Christelle avec un post sur le sujet dans ma story... On commence à installer des petits rituels de convivialité aussi, l’espace fumeur s’est transformé en créneau de réunion ouvert où on vient taper la discute entre collègues (pour parler de tout sauf du boulot comme à la vraie pause cigarette quoi - et comme dans la vraie pause cigarette des fois on dérape quand même. Il parait que chez Le comptoir de Jégoun on n’est pas d’accord, mais on s’en fout en fait)... je réfléchis aussi à un équivalent du trajet en RERD mais avec les horaires à la noix d’un Xavier, c’est pas encore gagné !
Et puis il faut dire aussi que l’avantage de travailler en asso c’est que les réunions avec les bénévoles c’est souvent le samedi, samedi dernier avec un Conseil d’Administration skype à 100% de présence des administrateurs (j’en profite pour une bise à LaureChristineFrançoisBenoit et désolée pour ceux que je n’ai pas encore comme amis ici ou que j’oublie) et samedi prochain avec nos bénévoles force T sous la houlette de Nolwen. Bref autant vous dire que les conseils pour occuper utilement son temps de confinement, je n’ai pas encore eu le temps de vraiment bien en profiter (mais un immense merci à Didier pour sa sélection quotidienne, en tous cas ça fait envie).

A la maison
Franchement on n’est pas à plaindre. OK on est à Paris, OK sans balcon mais ça veut quand même dire des commerces de proximité vs l’apocalypse des grands hypers décrite par Elodie ou Pascale, à 20h il y a quand même une ambiance de dingue qui “fout les poils” et puis quand même...tout le monde n’a pas la chance d’habiter au dessus d’un arbre à masques chirurgicaux (photo).
Plus sérieusement une fois réceptionné le répéteur wifi qui permet que chacun ait sa zone de travail (2 adultes 1 jeune bientôt 20 ans et une ado bientôt 17) et que les espaces communs soient disponibles pour tous... franchement on est pas mal (oui Entre 80 et 85 m² ça aide aussi). On a aussi instauré le déjeuner libre un peu à l’américaine certes mais la pression sur les horaires entre les réunions de l’une et les cours des autres (oui mon mari est enseignant feignasse cueilleur de fraises dans le supérieur coucou Erwan, coucou Nicolas) n’était pas gérable sur un temps long. Et du coup étrangement le soir on est contents de se retrouver (tout est relatif hein, je rappelle que les juniors ont 19 et 16 ans...) et de se raconter nos journées respectives. Voilà, l’un de nous (souvent moi) sort tous les 3 jours pour un réassort et on a ressorti le vélo d’appartement (qui fait un bruit de casserole et vit probablement ses derniers jours mais il mourra d’une belle mort).

Avec les gens
Et soudain tout devient plus dense...
Avec la famille d’abord, on s’appelle, on whatsappe en vidéo alors qu’on ne l’a jamais fait auparavant, juste pour voir nos visages pour se sourire en vrai. On appelle des amis au loin, on prend des nouvelles par tous les moyens, de vieilles boucles whatsapp se réveillent : on échange les bonnes nouvelles, les moins bonnes aussi.
Avec #lesgens des réseaux sociaux, on échange toujours aussi vivement. On découvre que lâcher l’affaire face aux trolls devient encore plus facile mais que voir des vrais amis s’emballer ça fait mal, on a envie de leur expliquer, vraiment, on se prend le bec, on creuse, on réapprend à écouter (façon de parler hein...) on essaie de comprendre pourquoi - on constate, parfois, qu’on ne tombera pas d’accord mais que ça n’est pas si grave (ce § est dédicacé entre autres à LudmillaNicolas et Guy-Alain et un peu à Laetitia aussi et même Richard même si ne me remets toujours pas que la vie te donne à ce point raison sur ce coup - pour ceux qui ne suivent pas le nombre d’assesseurs déclarés covid-positif 10 jours après ce calamiteux 1er tour).
Avec #lesgens de la vraie vie aussi c’est différent : on en voit moins déjà, et on sourit plus (de loin et derrière une écharpe renforcée d’un filtre en auto fabrication à base de sopalin-papier cuisson, je n’ai jamais autant fait de lessives d’écharpes moi) on remercie le postier, le livreur, la caissière, même le policier qui vient contrôler ton auto-attestation...
On se fait des vrais apéros sur hangouts même que la prochaine fois on utilisera teams avec Nicolas Laetitia Christophe et Patrick qui n’est plus sur Facebook et Philippe qui a organisé mais qui n’a pas pu être là.
Et puis il y a ceux qui sont loin Jean-christophe depuis l’Australie qui nous apprend que là aussi le #RestezChezVous a du mal à passer et que Bondi Beach était blindée de monde ce week-end ou Ousmane qui (depuis le Niger) vient prendre des nouvelles, et puis Laurent et David fidèles au poste et au partage de leur vie confinée à Toronto, l’Inde est maintenant confinée elle aussi et j’attends avec impatience des nouvelles d’ Aishwarya et Teki pour ne citer qu’eux... Et paradoxalement vivre la même crise partout et quasi en même temps nous rapproche comme jamais (mais oui j’avoue je tremble pour les amis d’Afrique et de certains coins d’Asie...).
Voilà, sinon #lesgens n’ont rien compris au décret Hydroxychloroquine (enfin Nicolas oui mais j’ai l’impression que c’est bien le seul)... mais bon c’est pas si grave non plus. Franchement on ne s’ennuie pas en confinement... on devrait même profiter de ce cocooning imposé parce que m’est avis qu’à la sortie ça secouer !

Allez, sur ce profitez bien... #RestezChezVous et surtout keep in touch !