Rechercher dans ce blog

jeudi 3 mars 2022

Euh...

 C'est un peu beaucoup le bordel là, non ?


L'Europe est en guerre, ah non pardon la guerre est en Europe.


Je vous le dis tout de suite, je ne suis pas experte en géopolitique de la mer noire, je ne sais pas comment, ni combien les vélléités indépendantistes (et non rattachistes) du Donbass étaient réprimées, ni à quelle point elles étaient incitées, attisées, créées de toutes pièces par la Russie et en fait je m'en fous, je ne peux pas mettre au même rang une répression même affreusement condamnable d'un état souverain vis à vis de séparatistes dont je ne connais ni le mode d'action ni la représentativité dans la population [Au fait, Colonna il en est où finalement ?], et l'invasion pure et simple d'un état souverain par un état voisin. Sinon l'Italie nous envahit pour défendre les Corses, la Catalogne pour annexer Perpignan, et on va taper Erdogan au nom des kurdes... D'ailleurs l'Angleterre c'est Guillaume le conquérant et Londres est toujours la 1ère ville francophone hors France non ?

Je ne m'en remets pas. Comment peut-on passer en 24h de la tranquillité, de la reprise d'une activité presque normale après le reflux d'une épidémie à la vie avec nuits dans le métro, à l'exode sous la neige, au bombardement de bâtiments civils et ce y compris dans la partie russophone, va comprendre Charles...

On se félicite ici ou là de la réalité, rapidité, fermeté de la réaction européenne sous la présidence de qui nous sachons. Oui, certes, vraiment... Bon quand on est à la fois le seul pays de l'union à disposer d'un armement nucléaire, et à ne dépendre que très peu des importations de gaz russe dans son mix energétique, c'est aussi plus facile me direz vous. Prises entre deux feux, l'Allemagne et l'Italie vont elles virer leur cuti sur le nucléaire ou relancer les centrales à charbon ? Et que dire des pays orientaux, pour certains totalement dépendants du gaz russe ? Il n'empêche, on ne peut que se réjouir que Poutine ait à ce point sous estimé l'occident et les démocraties...

Pendant que le peuple ukrainien s'héroise en direct sur nos TL (cette guerre - également des images), on censure RT et Sputnik et je reste dubitative : était-ce vraiment pertinent ? Que fait-on de France Soir et des chaines de Bolloré ? L'épreuve de vérité n'était-elle pas la meilleure façon d'ouvrir les yeux de leurs followers ? Ou n'est-il pas déjà trop tard ? Ou à bien y réfléchir, la promotion par ces mêmes organes et mêmes relais du discours anti-vax, anti-pass, anti-masque, anti "dictature sanitaire" n'était-elle au final pas une autre forme de déstabilisation ou de préparation de l'arrivée du libérateur ou d'une de ses marionnettes (lesquelles se sont révélées jusque dans les éléments de langage co-belligérants ou le vote au parlement européen) ? On en devient parano et on n'a peut-être même pas tort... Si l'Ukraine dirigée par un juif est nazie, notre démocratie libérale (et parfois trop selon certain) peut bien être peinte comme cette "dictature sanitaire". 

Et on en oublie presque au passage que les charmants polonais qui accueillent à bras ouverts les mères de familles ukrainiennes interdiront l'avortement à celles qui auraient pu être violées et semblent barrer la route aux africains (ne pas confondre réfugié et migrant, tout de même). Sujet lui-même polémique, Nicolas depuis la Slovaquie nous informant que ce sont surtout les Ukrainiens qui ne laissent sortir aucun homme, quelle que soit sa couleur, de 18 à 60 ans...

Cela étant dit, et modulo la réouverture des centrales à charbon, la crise économique qui suivra l'application des sanctions et contre sanctions aura peut être l'avantage de contracter l'économie à un niveau tel que Poutine aura réussi ce que ni les rapports du GIEC ni presque 2 ans de pandémie n'avaient atteint : une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une remise en cause profonde de la financiarisation de l'économie (parce que pas besoin d'être très grand clerc pour voir qu'il va falloir un gros paquet de quoi qu'il en coûte pour amortir le choc et que le réinvestissement de l'Allemagne dans son armement n'est pas le seul grand virage politico-dogmatique à venir).

Et le danger n'est pas venu d'un choc des civilisations mais bien d'une résurrection des "puissances" et la mobilisation, admirable au demeurant, des ukrainiens ne se fait au nom d'aucun autre idéal que la bonne vieille "nation". Welcome back in XIXth mais avec des ogives nucléaires.

On entre dans un nouveau monde, il est dangereux, incertain et va mettre à l'épreuve comme jamais notre solidarité. Et c'est ce jour, le 7ème depuis le début de l'invasion, le 7ème jour du nouveau monde que Jean Pierre Pernaut choisit pour nous quitter.   
Je ne l'aimais pas particulièrement Jean-Pierre mais je ne peux m'empêcher de penser que cet adieu au sabotier du Poitou et à la dentellière normande c'est un adieu à l'insouciance, à un présent, une familiarité aussi rassurante que fantasmée/fabriquée/réinventée, à une forme de sécurité.

Le monde change et il n'appartient qu'à nous d'en tirer un "vers le mieux", mais c'est pas gagné gagné... Courage, solidarité et bienveillance toujours hein !

4 commentaires:

  1. Sans parler de l'urgence climatique qui ne semble alerter pas grand monde...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Yes, comptons sur la Covid pour régler le problème des retraites et sur la guerre et la crise économique qui va avec pour le climat. #modecyniqueon

      Supprimer
  2. #modesupercynique bah vu qu'on a les moyens de faire exploser notre jolie planète et que le risque existe, pas la peine de s'inquiéter de l'urgence climatique 😉

    RépondreSupprimer
  3. Belle synthèse en effet.
    Moi j’ai une flemme longue comme le bras.

    RépondreSupprimer

Amie lectrice, ami lecteur, tes commentaires sont bienvenus mais modérés.

C'est comme ça, ici je suis chez moi et je me permettrai d'éconduire les fâcheux, injurieux, haineux en tout genre...

Mais pour toi qui veux débattre, argumenter, contre-argumenter, questionner : la porte du blog et de ses commentaires reste grande ouverte !