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vendredi 16 juillet 2021

On vit une époque formidable

Si si, je vous jure, ouvrez vos chakras et vous verrez

Pour la première (et espérons pas la dernière) fois l'humanité entière est confrontée à des défis immenses et partagés.

En fond de décor, le père Marx avait sans doute raison, mais l'Internationale Ouvrière ne s'est jamais (vraiment) réalisée. Le capital, lui, a brillamment réussi sa globalisation tandis que les syndicats ici dépensaient plus d'énergie à défendre les intérêts de "leurs" travailleurs, à pester contre ces délocalisations qui fournissaient (à des conditions indignes) du travail à d'autres encore plus dans la merde qu'eux, qu'à militer pour les conditions de travail de tous, partout (bon j'admets je force un peu le trait, ce n'est quand même pas tout à fait ça). 

Bref nous vivons du bon côté d'un mode globalisé où avons le luxe de nous écharper à coup de posts et de memes depuis nos téléphones coréens consommateurs de métaux rares et fabriqués dans des conditions que nous préférons ignorer au Vietnam ou ailleurs, sur des sujets sur lesquels, en vrai, nous sommes tous aussi incompétents.

Incompétents mais concernés : réchauffement climatique, alimentation, accès à l'eau potable, à la santé à eux seuls auraient dû suffire à notre bonheur, mais s'y est ajoutée une pandémie mondiale.


[Je repense toujours à la fin de la Guerre des Mondes, à ces aliens contre lesquels les humains sont impuissants, mais terrassés à la fin par un minuscule virus. Parfois je file la métaphore et me demande si en l'occurrence, nous ne sommes pas ces aliens, ce danger imminent pour l'écosystème terre... mais je divague.]

Pandémie mondiale, une échelle invraisemblable, des morts par millions sur tous les continents, 7 milliards d'humains confrontés au même adversaire. Un adversaire sans stratégie, sans personnalité, sans autre projet que de se reproduire, encore et toujours... Que fallait-il de plus pour déclencher une Union Sacrée ? Nous sommes tous les damnés du virus (et du réchauffement climatique aussi, ne l'oublions pas celui-là) !

Que nenni... 

Au nord, une minorité agissante et sincère de ceux qui ont accès à une solution - sans doute imparfaite - mais moins dangereuse que le virus lui-même et seul rempart jouable aujourd'hui contre les variants, confrontés à une politique totalement ubuesque d'obligation qui ne dit pas son nom et déporte sur le cafetier la responsabilité d'un contrôle sanitaire abracadabrantesque, se drapent dans leur dignité, leur révolte et jouent les révolutionnaires de salon. A coup de commandes sur internet, d'abonnement Netflix et autres mobilisations d'un système qu'ils sont pourtant (et parfois à juste titre) les premiers à fustiger, ils annoncent fièrement leur entrée en résistance. A coup sûr, le grand capital est terrifié !

Au sud, ceux que la prise régulière d'antipaludéens n'a finalement pas tant protégés que ça (comment, les statistiques auraient-elles été trompeuses dans des pays où la pyramide d'âge minimise la population la plus fragile et où les infrastructures de santé sont tellement performantes que des humanitaires s'y rendent chaque année pour mener des campagnes de vaccination "basiques" ?), réclament ces solutions que certains chez nous se permettent de snober, convaincus que "moi non, jamais, je n'ai pas de comorbidités ou au pire 3 semaines en décubitus ventral après tout on s'en remet !"

Bref, nous vivons une époque formidable. Confrontés à un (des) défi(s) planétaire(s) comme jamais nos prédécesseurs n'en avaient connus, nos réponses sont minables.

Peut-être avons nous juste ce que nous méritons. Peut-être sommes nous juste au début du scenario d'une de ces séries dystopiques qu'on se plait à binger lovés dans nos canapés Ikea de marque suédoise mondialisée.

Ou peut-être avons nous en nous assez de résilience (bon je déteste la mode autour de ce mot mais là, ici et maintenant je n'ai pas trouvé de synonyme satisfaisant), de force et de maturité pour écrire ensemble une fin différente.

C'est pas gagné, je vous l'accorde, mais on pourrait au moins - juste essayer - d'être à la hauteur de l'enjeu !

Allez, bienveillance et binouzes !

15 commentaires:

  1. Pas mieux !
    Quelle était la probabilité pour que nous parlions toutes les deux le même jour et presque à la même heure de la Guerre des Mondes, de séries à binger, de bienveillance et de binouses?
    Qui sait…

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  2. "Confrontés à un (des) défi(s) planétaire(s) comme jamais nos prédécesseurs n'en avaient connus, nos réponses sont minables."

    Oui, mais on n'aura jamais de bonnes réponses si on n'apprend pas à comprendre les autres (ce qui est une évidence) et à dialoguer, le tout dans le respect.

    Mais il se trouve qu'avec ces putains de réseaux sociaux, nous avons des bandes d'imbéciles qui se croient plus intelligents que les autres, ce qui est aussi bien naturel mais ils y croient tellement qu'ils écrasent et méprisent les autres.

    C'est pénible. Je suis à la limite de me fâcher avec pas mal d'entre eux qu'ils soient pour ou contre le vaccin... Amen...

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    1. Je ne me sens pas du tout visée... Tu as bien raison, il est temps de redescendre tous d'un cran pour repartir sur des bases plus saines.

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    2. Tu n'es pas visé. Je peux te donner des noms en DM mais ça importe peu.

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  3. « Pour la première (et espérons pas la dernière) fois l'humanité entière est confrontée à des défis immenses et partagés. »

    Ben… qu'est-ce que vous faites du Déluge et de l'Arche de Noé alors ?

    (Sur ce, je remonte lire…)

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  4. Bon, puisqu'on me la demande à grands cris, voici ma position sur le sujet :

    Je veux bien mourir de votre virus plutôt que d'un cancer un peu plus tard… mais JE REFUSE de laisser entrer chez moi un canapé Ikéa !

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    1. Je suis sincèrement désolée que l'évocation d'une intrusion aussi incongrue ait interrompu votre projet de lecture.

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    2. Je voulais dire que je remontais litre votre billet…

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    3. « litre votre billet »
      Vous avez raison, c’est grandement l’heure de l’apéro.

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  5. Une partie de l’humanité tire l’autre vers le bas : alors que le niveau général d’instruction au niveau mondial ne cesse de progresser (merci Emmanuel Todd pour son étude sur le sujet) une partie des éduqués mettent les lumières de la raison... au service de la déraison. Ça donne l’envahissement du congrès où cela donne les antivax violents.

    Il faudrait obliger les personnes coupables de destruction de bien public a les réparer... ceux qui utilisent leur intelligence pour manipuler les autres à ... répartir à l’école. L instruction obligatoire jusqu’à 16 ans... et jusqu’à destruction du germe de la betise :)

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  6. Ah ça, nous sommes bien d'accord, sur bien des points. Redescendons de nos sphères soi-disant sachantes, prônons la simplicité, l'écoute, la bienveillance. Je vote pour !

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    1. Oui, commençons par ça, déjà !

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    2. « prônons la simplicité, l'écoute, la bienveillance »

      Ainsi que l'extinction du paupérisme tous les soirs à partir de 19 heures…

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