Aujourd'hui Laurent nous a fait le plaisir d'un billet doux, comme un café avec vue sur la ville, odorant comme les mimosas et le romarin.
Et ce billet, sa photo d'illustration so méditerranéenne (même si, à la réflexion et en étant tout à fait honnête, on pourrait, peut-être, en cherchant bien, trouver des décors analogues du côté de Lisbonne et de l'Alfama, mais bon là n'était pas mon propos), cette ambiance méditerranéenne a provoqué chez moi une bouffée de nostalgie, une envie folle de Méditerranée !
Kavala, rue escalier |
Je suis née dans le 93 dans une famille d'un côté Bourguignonne mâtinée de Morvandiot-Parigot, de l'autre (non bon de l'autre je vous raconterais un autre jour dans un autre billet sinon ça va prendre des plombes, sachez seulement, pour l'éclairage sur notre sujet du jour qu'on se situe encore plus au nord globalement), bref aucune attache familiale de ce côté là. Enfant mes vacances se partageaient entre Vézelay, les rives du Chassezac puis la Dordogne au cœur du triangle magique Montignac-Les Eyzies-Sarlat, la mer y était optionnelle...
Et pourtant, réminiscences de vacances de février au Lavandou, oranges et mimosas en fleurs, quelques séjours en Corse aussi et puis, depuis bien 25 ans maintenant Thasos, cachée au delà des routes touristiques occidentales... Thasos que j'approchais l'été dernier, penchée telle Ocatarinettabellatchitchix à l'avant du ferry, humant à pleins poumons cette odeur de maquis, de ciste, de pin et d'origan (pour la sauge il faut quand même monter un peu).
Ma Méditerranée est olfactive...
Ma Méditerranée est escarpée. Sur les rives que je fréquente, peu de lagunes ou de longues baies, mais la montagne, tout près, des criques, une rencontre entre terre et mer nette et sans nuance, presque brutale, du pittoresque coloré et presque trop facile me diront certains... soit ! Et alors ?
Mais j'aime aussi déambuler dans ses villes bruyantes et laides d'une négligence qu'on pourrait presque croire délibérée, ces villes orphelines d'architecture (sauf Barcelone évidemment, plus pour le plan Cerda que pour Gaudi). Parcourez au hasard n'importe quelle ville grecque de bord de mer grande ou moyenne, déambulez-y des heures durant et sortez des quartiers historiques... Si cette laideur, cette vulgarité de cagole au fond de teint qui craquelle et au rimmel qui dégouline, ne vous étreint pas le cœur, c'est que vous n'en avez pas...
Thessalonique, même la neige n'y peut rien |
Athènes 28is oktovriou, au delà du musée archéologique |
J'ai des amis bretons et des amies bretonnes (j'essaie l'inclusif sans point bidule, mais franchement...), une partie de ma famille est maintenant normande, et il me faut par souci d'équilibre, aussi parler ici de cette mer étrange et changeante au charme moins immédiat, la Manche, l'Océan, la baie du Mont st Michel.
Côté olfactif, on va plutôt aller sur des notes iodées avec une longueur sur le goémon, à la fois minéral et organique. Ici point de senteur anisée de ricard, ouzo ou casanis, de parfums de vins chargés en syrah, d'agrumes et d'olives... place au cochon, au sarrasin et à la bière...
Côté relief, la terre y est plus plate, du moins dans nos contrées loin des fjords, et c'est la lutte sans cesse recommencée de la mer et de la terre, de la vague et du rocher, de la tangue et de l'eau, du ciel et de ses reflets, qui offre tantôt à coups d'embruns et d'écume, et souvent à l'aide de subtiles nuances dans la couleur, de quoi accrocher notre regard...
Et dieu que vos villes sont proprettes, apprêtées pour le touriste, sans autre défaut que leur perfection de carte postale (même Lorient, Le Havre et Brest, si si si !).
Par chance il vous reste vos ZAC et zones pavillonnaires, et vos campagnes, les champs d'artichaut du Léon et leurs fermes sans apprêt m'ont réconciliée avec la Bretagne au même titre que les maisons des Orcades, pavillons recouverts d'un enduit piteux d'une laideur attendrissante avec l'Ecosse.
En vérité je crois, rives à marées, je ne vous connais pas encore assez pour vous apprécier vraiment et inlassablement je reviens vers elle... ma Méditerranée abrupte, brutale et contrastée aux couleurs saturées, facile et familière à la limite de la vulgarité. J'y installe mon hamac sous une treille et je flemmarde au chant des cigales et au gratouillis des guêpes faisant du papier pour leur nid.
Un beau voyage en des temps où les seuls voyages autorisés sont les voyages intérieurs. Magnifique photo du Mont-Blanc ! Je ne terminerai pas mon commentaire sans une mention particulière pour la Dordogne, mon pays 😍 où j'ai des souvenirs de rivages entre Bergerac où je suis né et les méandres de la Dordogne vue depuis Domme. Merci pour ce voyage !
RépondreSupprimerTu viens quand tu veux 😉
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