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lundi 27 novembre 2023

Je pose ça là et je retourne à mes affaires...

Je suis israélienne et je ne vis que parce que ma grand-mère est la seule de sa famille rescapée de la Shoah. C'est par notre sang, nos larmes et nos cendres que nous avons gagné le droit à la sécurité dans un pays qui soit le nôtre. Le cauchemar du 7 octobre me hante, le réveil de l'antisémitisme chez moi et dans le monde me terrifie, et l'absence de solidarité de l'humanité face à ce qui nous arrive plus encore.

Je suis gazaouie parce que ma grand-mère a été expulsée de ses terres pendant la Nakba sans dédommagement, sans qu'aucun pays arabe soit disant frère ne nous fasse place comme exilés. Ma vie, mon horizon sont limités à 40 km de long sur 6 de large, maintenant sous les bombes, je ne (sur)vivais que d'aide humanitaire et maintenant même cette aide ne parvient plus jusqu'à moi. Le silence de la communauté internationale sur les violations répétées d'Israël (de l'Etat d'Israël et de ses gouvernants) aux résolutions des Nations Unies ne me révolte même plus, je veux juste vivre, désespérément.

Evidemment je ne suis ni l'une ni l'autre.

Encore plus évidemment c'est tellement, tellement facile, d'où nous parlons, de prendre fait et cause pour l'une ou pour l'autre.

Quoique

Témoigner de son empathie pour l'une nous vaut quasi systématiquement l'agression par des soi-disant partisans de l'autre ! Dans ce maëlstrom de douleur où chaque mot est piégé, les partisans de la haine sous bannière de pseudo solidarité me fatiguent !

Nous, qui avons la chance infinie d'être en paix et en sécurité, devrions avoir la décence de ne pas en rajouter, de compatir sans juger, de prôner la paix sans désigner de coupables par opinion ou par association

aka 1 : un israélien pris individuellement - à plus forte raison un juif de où que ce soit - ne peut pas être tenu pour personnellement responsable de la politique d'Israël pas plus qu'un gazaoui ne peut l'être des atrocités commises par le Hamas.

aka 2 : manifester sa répulsion face aux actes du Hamas ne fait pas de vous un islamophobe, de même que se montrer sincèrement choqué du sort réservé aux civils de Gaza ne fait pas de vous un antisémite.

Capice ?

Dans l'Orestie à l'envers qui se joue devant nous, la bienveillance devient un sport de combat. Et comme je l'écrivais déjà, ce n'est pas bisounours, et ce n'est pas gagné.


P.S. Détendons-nous un peu je n'hésite même pas à partager la plus mauvaise blague entendue sur ce sujet dramatique : "mais où as-tu été Hamas-er ça, c'est tout Tsahal ?"

mardi 18 avril 2023

Puisqu'il me faut... m'y remettre !

Puisqu’il me faut me remettre à bloguer (c’est bien parce que Nicolas Jegou insiste)

Je pourrais faire directement de longs posts Facebook comme Yann que je vous conseille de demander comme ami puisque c’est la seule façon de le lire (quoi que je m’en vais de ce pas vérifier si ses billets sont publics, ce qui serait une bonne chose).

Je pourrais vous résumer l’allocution présidentielle comme Elodie v1, ou comme Elodie v2.

Trêve de plaisanteries, entre le dépit délire (dépire ?) et la colère cette pratique du pouvoir nous laisse finalement assez désarmés, elle est délétère, fondamentalement anti-démocratique et les références napoléoniennes ne sont pas pour me rassurer. J’ai écrit ailleurs mon appréhension d’un 18 Brumaire, mais pb1/ qui pour jouer les abbés Sieyes, pb2/ le peuple de l’époque était pour Bonaparte, ou d’un décembre 1852 là encore sans un Hugo, qui s’en repentit par la suite comme chacun sait.

C'est joli les pigeons (ramiers hein, pas bizets parisiens)

On me faisait remarquer récemment à quel point notre pays était administré plus que gouverné. Oui, en y réfléchissant c’est frappant : très peu de politiques de 1er plan au gouvernement (et tous peu issus de la droite), beaucoup de fonctionnaires plus ou moins hauts dont le coup d’après ne se joue pas dans les urnes mais dans le pantouflage, a priori assuré si ce n’est dans une administration ou un un EPIC, dans un groupe privé tant on veille à ménager l’actionnaire. C’est génial ça évite les couacs et l’électoralisme diront les uns ! Ça coupe surtout totalement les gouvernants du pays réel, pas de remontées du terrain depuis les permanences du suppléant à l’Assemblée. Ça donne un récit en forme d’éléments de langage qu’on se répète en boucle et entre soi jusqu’à oublier ce qu’ils sont pour y croire vraiment. Je ne sais pas si vous avez regardé l’excellent sujet de la 5ème sur les russes sous Poutine, mais je commence à croire vraiment que ceux qui nous gouvernent vivent dans une réalité alternative qu’ils ont eux-mêmes construite, une réalité dans laquelle :

-          Le logiciel reste bloqué sur les années 90/2000 

       avec comme marqueurs la sacro-sainte croissance, seul remède possible au problème de la dette (mais non ceci n’est pas une fuite en avant), la baisse des impôts, et le chômage sans considération pour la qualité de l’emploi… précarisons précarisons à coup/coût d’auto-entreprenariat, temps partiel, multiplication des petits jobs pour les bacs pro qu’il faut développer (ben oui ça fait plus de gens qui rentrent tôt dans la vie active et la cotisation jusqu’à 64 ans soit bien plus de 172 trimestres… ne perdons pas le fil non plus), bétonisation de terres agricoles au profit de plate-formes logistiques pour livrer payables en 10 fois sans frais des biens inutiles à des gens qui n’ont que ça (la consommation « facile ») pour se consoler…

-        L’opposition n’appartient qu’au registre émotionnel, 

      elle est colère qu’il faut apaiser, crise de nerfs qui justifie au mieux une période de convalescence, ressentiment savamment entretenu par une posture délibérée (oui je crois encore à l’intelligence et au calcul dans l’entourage présidentiel) mais lui accorder le bénéfice d’une rationalité quelconque est une faute qu’aucun porte-flingue jamais ne commettra. Le peuple et les oppositions (politique, syndicale) sont des enfants turbulents qui font leur crise, ça leur passera… Les parents certes aimants et compatissants, mais fermes, sont là pour faire leur éducation…

-        L’impasse est totale sur les préoccupations

      de la jeunesse : la lutte contre toutes les formes de discrimination (le Conseil Social de l’Europe vient à ce propos de rappeler la France à ses obligations sur le handicap, tiens, au lieu de nous construire une giga opé de com autour des jeux Paralympiques) – on peut penser ce qu’on veut du « wokisme » mais il faut quand même entendre cette demande puissante, contre le réchauffement climatique et ses conséquences et plus largement pour la transformation de nos modèles énergétique, agricole et industriel

      et celles des moins jeunes (le devenir de l’Europe dans un monde multipolaire Sino-Russo-Américain et marqué par la montée des forces très réactionnaires de la Pologne à la Turquie en passant par la Hongrie pour rester près de chez nous).

-        Vous l’aurez noté, de tous ces sujets il ne fut pas question dans l’allocution d’hier. Non surtout pas de projection dans un destin commun. Une courte vue à 100 jours pour distribuer en aumône des médecins référents et des vacataires balancés sans formation dans les classes de nos enfants, mettre au boulot ces feignasses d’allocataires du RSA et fournir aux entreprises de la main d’œuvre sous-diplômée prête à l’emploi (Ah ! le lycée professionnel) tout en exerçant un chantage indigne sur les syndicats (et j’avoue que la reprise par les éditorialistes de l’expression de « main tendue vers les syndicats » me hérisse quelque peu). Vous voyez, un peu ce que font un peu les mauvais parents après une colère : « change-lui les idées mais ne cherche surtout pas à comprendre ce qui a motivé cette réaction, ce serait lui donner trop d’importance ». Bon, cela dit si vous avez été parents vous savez aussi où ça mène si on ne change rien… répétition, intensification et rapprochement des colères entraînant la surenchère des compensations.

Et toujours cette désespérance face à l’absence d’alternative crédible. Que seuls 4 députés Renaissance aient quitté le groupe reste affligeant. Il serait aussi naïf de notre part que cette déconstruction méthodique (d’abord à gauche, puis à droite) de toute alternative crédible ne fait pas (elle-aussi) partie du projet, un projet fondamentalement techno et auto cratique  Un projet de sachants « pour le bon peuple » foncièrement anti-démocratique que je finis par redouter autant et détester bien plus qu’un populisme (auquel je m’opposerais évidemment de toutes mes forces).

Parce que ne nous y trompons pas, les seuls termes de l’alternative en 2027, si rien n’émerge à gauche ou à droite "de gouvernement" - et cela ne pourra se faire que par le ralliement d’ex LREM/Renaissance/Avenir en commun (vous avez remarqué il a même réussi à éparpiller son propre camp)  donc difficile en leur cognant dessus à longueur de temps -  seront élitisme technocratique (mais quelle incarnation tant notre si jeune Père de la Nation - je pique l'expression à Yann, quand je vous écris qu'il faut le lire, imprépare sa propre succession ?) ou populisme.

De droite ou de gauche… on verra bien même si à date, le RN semble mieux tirer son épingle du jeu qu’une NUPES LFisée.


vendredi 20 janvier 2023

Si on parlait retraites...

Bon allez, c'était donc la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites.


D'un côté un constat, globalement on vivra tous plus longtemps, et on l'espère plus longtemps en bonne santé. Bref la logique démographique veut que, si on ne change rien, dans la construction de notre logique de retraite par répartition, moins d'actifs cotisants devront contribuer au versement, plus longtemps, de plus de retraites...

Tout cela relève du simple bon sens diront certains...

Je ne vais pas me lancer dans un exposé fastidieux avec interprétation personnelles des données du COR mais relever (juste) quelques hypocrisies.

1- Cotiser plus longtemps, c'est aussi cotiser plus longtemps à tout, y compris assurance chômage et assurance maladie. Donc, et malgré les volte-face du discours gouvernemento-présidentiel, il y a bien un enjeu d'équilibre des régimes bien au delà du seul régime des retraites...

2- Un détail, car concerne surtout ceux dont l'espérance de vie en bonne santé est la plus longue, mais quand même, si comme moi vous êtes cadre et êtes allés consulter votre relevé et procéder à une simulation, vous aurez constaté qu'une retraite à plein régime AGIRC-ARRCO, c'est déjà de l'ordre de 67 ans (avec un différentiel non négligeable vs décôte en cas de départ à l'âge limite régime général).

3- Les heures supplémentaires bénéficient de taux réduits de cotisation (salariales et patronales) et de fiscalité, sans ouvrir droit, me semble-t-il, à une pondération en trimestres : bref ceux qui travaillent plus contribuent moins, accessoirement constituent une alternative à la création d'emploi, et n'y gagnent pas en droits à la retraite... c'est un peu "tout le monde est perdant" - pour le moins tordu quand même !

4- Ne parlons pas du taux d'emploi des seniors (heureusement que nous allons cotiser plus longtemps au chômage - sic), de l'impact pour les associations sur le recrutement de bénévoles (alors sauf en mécénat de compétences, grande trouvaille de grands groupes pour caser leurs salariés, notamment cadres, en fin de parcours).

5- Et enfin, tout cela repose sur l'idée semble-t-il indépassable, que notre modèle de solidarité repose essentiellement sur les revenus du travail et la consommation : bref aux travailleurs et uniquement aux travailleurs, de financer les retraités, et sous prétexte de bataille pour l'emploi, transformation de l'ISF en IFI sans le bilan promis, baisse de l'IS et des impôts de production à l'appui, au consommateurs (TVA : 38% des recettes fiscales) et aux particuliers (IR : 24%) de contribuer majoritairement à la solidarité nationale... Autrement dit, ce qui finance les réductions d'impôt accordées aux entreprises, c'est de la dette, et la contribution des consommateurs et particuliers. Et toute sollicitation de nos gouvernants pour questionner cet axiome est battue en brèche au nom de la bataille pour l'emploi et de la défense des gentils investisseurs sans qui aucune création d'emploi n'est possible.

7- Cerise sur le gâteau le discours insupportable en mode "c'est démocratique, c'était dans le programme" alors 1. Elodie me souffle dans l'oreillette que, ben non en fait pas dans le programme papier. 2. C'est un repoussoir à mobilisation électorale, notamment sur les seconds tours car si voter = donner un blanc seing à TOUT... comment vous dire ? C'est une confiscation ET un danger pour la démocratie...

8- Ajoutez à cela une gauche politique inaudible si tant est qu'elle existe encore, perdue qu'elle est dans ses contradictions internes et ses égarements sociétaux, je ne vous parle même pas des élections au P.S. qui achève son pénible suicide pas vraiment assisté et vous obtenez là un joli cocktail bien explosif.

C'est à ce moment que certains députés Renaissance semblent se souvenir enfin d'où ils viennent, tandis qu'un ministre et un chef de parti s'échangent des mots doux sur le thème de la trahison de la social-démocratie.


#Bref, tout va bien ! En attendant la retraite, faites comme moi, n'attendez pas pour vous consacrer à des loisirs de retraité-e. Pour ce qui me concerne, confitures et tricot les week-ends.



mercredi 13 avril 2022

Une pensée pour les castors juniors

Voilà, on y est...




Pour nous ça devient une habitude. La mort dans l'âme, plus dignes que les LREM cherchant à nous enfermer dans une alternative : soit le chaos, soit notre projet, rien que notre projet et tout notre projet, la queue plate et entre les jambes nous nous en irons bravement jouer les castors. Ne serait-ce que pour ne pas avoir une cheffe des armées pro Poutine par les temps qui courent...

C'est la première présidentielle à laquelle participent mes enfants...
Sans rire, moi c'était 1988, génération Mitterrand ça doit parler à certains d'entre vous...

Mais eux, cette génération, celle qui va payer nos retraites, affronter les conséquences d'un changement climatique dont on comprend bien que la fatalité confirmée ne trouve pas de réponse politique majoritaire pour la contrer, vivre leurs vies d'adultes dans un monde de plus en plus dangereux, de plus en plus violent !

Ceux que je connais se mobilisent en mode Castor Junior... Bravo à eux !



vendredi 4 mars 2022

Rêvons un peu

Hier à propos de mon précédent billet, nous avions activé le mode cynique avec Laurent.

Ca défoule, disons...

Ciste, fleur fragile et colorée, floraison très éphémère : les posts avec des fleurs ça cartonne en engagement !





Il y a à l'AFM-Téléthon un motto, un mantra, une rengaine, une formule :"de tout problème faire une opportunité". Vous aurez noté qu'à notre échelle, de Téléthon en Téléthon depuis 2015 on a eu quelques occasions de mettre en pratique (et ce n'est pas fini, il y aura bien un Téléthon en 2022, mais fermons là cette parenthèse introductive...)

Et si du méga/giga problème qui nous tombe dessus on faisait une méga/giga opportunité ?

De réviser notre vision des réfugiés, de l'immigration : de comprendre que ce qui arrive à des familles ukrainiennes ordinaires, propulsées du jour au lendemain ou quasi sur les routes et dans les trains, vers des pays plus ou moins accueillants, ne vivant plus de leur travail et de leurs compétences mais de la générosité d'autrui n'est ni plus ni moins que ce qui arrive aux familles syriennes, afghanes, yeménites, tout aussi ordinaires, tout aussi victimes et tout aussi respectables ?

De repenser vraiment et urgemment nos modèles énergétique, industriel et alimentaire ? 
Moins de consommation de viande, d'élevage dépendant des importations de céréales et légumineuses à l'empreinte carbone désastreuse - moins d'importation de matières premières critiques et plus de recyclage (de la R&D à la mise en œuvre des filières : ça en fait du potentiel et des emplois non ?) et investissement massif dans les technologies d'avenir y compris et surtout en santé - accélération du développement des renouvelables - et de batteries "propres" pour le stockage avec (temporairement) fort appui sur le nucléaire de n-ème génération en relais et solidarité énergétique européenne ? 

Soyons fous, de repenser en profondeur notre modèle de solidarité, de mettre le même zèle à chasser le milliardaire indélicat que l'oligarque complice, de revendiquer le consentement à l'impôt et autres cotisations comme socle de services collectifs à restaurer et revaloriser. C'est un peu plus cher et douloureux que des applaudissements j'en conviens. Si on n'y contribue pas tous, ça ne va pas se faire par magie et ça demande un peu de courage politique aussi (mais après tout si on est réélu dans un fauteuil et qu'on a 5 ans et une crise inédite devant soi, qui sait ?)... 

Ah oui et tant qu'à faire, si on est libéral ET de gauche, reconnaître à l'initiative privée d'intérêt général, à la générosité une place à part entière dans notre contrat social et lui donner les moyens de lutter à armes égales avec le modèle entrepreneurial à gestion (parfois très) intéressée.

Ben quoi, il parait que la campagne pour les présidentielles en France a démarré, on peut quand même rêver non ?


jeudi 3 mars 2022

Euh...

 C'est un peu beaucoup le bordel là, non ?


L'Europe est en guerre, ah non pardon la guerre est en Europe.


Je vous le dis tout de suite, je ne suis pas experte en géopolitique de la mer noire, je ne sais pas comment, ni combien les vélléités indépendantistes (et non rattachistes) du Donbass étaient réprimées, ni à quelle point elles étaient incitées, attisées, créées de toutes pièces par la Russie et en fait je m'en fous, je ne peux pas mettre au même rang une répression même affreusement condamnable d'un état souverain vis à vis de séparatistes dont je ne connais ni le mode d'action ni la représentativité dans la population [Au fait, Colonna il en est où finalement ?], et l'invasion pure et simple d'un état souverain par un état voisin. Sinon l'Italie nous envahit pour défendre les Corses, la Catalogne pour annexer Perpignan, et on va taper Erdogan au nom des kurdes... D'ailleurs l'Angleterre c'est Guillaume le conquérant et Londres est toujours la 1ère ville francophone hors France non ?

Je ne m'en remets pas. Comment peut-on passer en 24h de la tranquillité, de la reprise d'une activité presque normale après le reflux d'une épidémie à la vie avec nuits dans le métro, à l'exode sous la neige, au bombardement de bâtiments civils et ce y compris dans la partie russophone, va comprendre Charles...

On se félicite ici ou là de la réalité, rapidité, fermeté de la réaction européenne sous la présidence de qui nous sachons. Oui, certes, vraiment... Bon quand on est à la fois le seul pays de l'union à disposer d'un armement nucléaire, et à ne dépendre que très peu des importations de gaz russe dans son mix energétique, c'est aussi plus facile me direz vous. Prises entre deux feux, l'Allemagne et l'Italie vont elles virer leur cuti sur le nucléaire ou relancer les centrales à charbon ? Et que dire des pays orientaux, pour certains totalement dépendants du gaz russe ? Il n'empêche, on ne peut que se réjouir que Poutine ait à ce point sous estimé l'occident et les démocraties...

Pendant que le peuple ukrainien s'héroise en direct sur nos TL (cette guerre - également des images), on censure RT et Sputnik et je reste dubitative : était-ce vraiment pertinent ? Que fait-on de France Soir et des chaines de Bolloré ? L'épreuve de vérité n'était-elle pas la meilleure façon d'ouvrir les yeux de leurs followers ? Ou n'est-il pas déjà trop tard ? Ou à bien y réfléchir, la promotion par ces mêmes organes et mêmes relais du discours anti-vax, anti-pass, anti-masque, anti "dictature sanitaire" n'était-elle au final pas une autre forme de déstabilisation ou de préparation de l'arrivée du libérateur ou d'une de ses marionnettes (lesquelles se sont révélées jusque dans les éléments de langage co-belligérants ou le vote au parlement européen) ? On en devient parano et on n'a peut-être même pas tort... Si l'Ukraine dirigée par un juif est nazie, notre démocratie libérale (et parfois trop selon certain) peut bien être peinte comme cette "dictature sanitaire". 

Et on en oublie presque au passage que les charmants polonais qui accueillent à bras ouverts les mères de familles ukrainiennes interdiront l'avortement à celles qui auraient pu être violées et semblent barrer la route aux africains (ne pas confondre réfugié et migrant, tout de même). Sujet lui-même polémique, Nicolas depuis la Slovaquie nous informant que ce sont surtout les Ukrainiens qui ne laissent sortir aucun homme, quelle que soit sa couleur, de 18 à 60 ans...

Cela étant dit, et modulo la réouverture des centrales à charbon, la crise économique qui suivra l'application des sanctions et contre sanctions aura peut être l'avantage de contracter l'économie à un niveau tel que Poutine aura réussi ce que ni les rapports du GIEC ni presque 2 ans de pandémie n'avaient atteint : une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une remise en cause profonde de la financiarisation de l'économie (parce que pas besoin d'être très grand clerc pour voir qu'il va falloir un gros paquet de quoi qu'il en coûte pour amortir le choc et que le réinvestissement de l'Allemagne dans son armement n'est pas le seul grand virage politico-dogmatique à venir).

Et le danger n'est pas venu d'un choc des civilisations mais bien d'une résurrection des "puissances" et la mobilisation, admirable au demeurant, des ukrainiens ne se fait au nom d'aucun autre idéal que la bonne vieille "nation". Welcome back in XIXth mais avec des ogives nucléaires.

On entre dans un nouveau monde, il est dangereux, incertain et va mettre à l'épreuve comme jamais notre solidarité. Et c'est ce jour, le 7ème depuis le début de l'invasion, le 7ème jour du nouveau monde que Jean Pierre Pernaut choisit pour nous quitter.   
Je ne l'aimais pas particulièrement Jean-Pierre mais je ne peux m'empêcher de penser que cet adieu au sabotier du Poitou et à la dentellière normande c'est un adieu à l'insouciance, à un présent, une familiarité aussi rassurante que fantasmée/fabriquée/réinventée, à une forme de sécurité.

Le monde change et il n'appartient qu'à nous d'en tirer un "vers le mieux", mais c'est pas gagné gagné... Courage, solidarité et bienveillance toujours hein !

vendredi 7 janvier 2022

Etre Charlie

 


Putain 7 ans... 7 ans depuis ces premiers signaux sur twitter, ces confirmations dans les couloirs du bureau "Non, pas possible Cabu ? Bernard Maris ?..."

7 ans de sidération, 7 ans de "non mais non, c'est pas vrai, c'est pas possible"

7 ans aussi d'ergotages à gauche sur être ou ne pas être Charlie, d'islamophobie fantasmée et brandie par les nouveaux gauchistes, devenus défenseurs de bigots parce que tout héritiers de la vraie gôche qu'ils se prétendent, c'est toujours en Mère Térésa défenseure des opprimés qu'ils se préfèrent et que c'est tellement plus classe et moderne de regarder la société par cet angle que, au hasard, se préoccuper des nouveaux précaires de l'ubérisation ou de la sous-traitance en cascade !

Je suis Charlie, je suis Charlie depuis toute petite... Dans ma branche familiale "bouffeurs de curés" Hara Kiri puis Charlie trainaient souvent quelque part, et aucun problème à ce que "la petite" se mette ces choses là sous les yeux... Plus tard, je suis tombée in love de Cavanna, vers 14 ans en lisant les Ritals, 1- parce qu'un mec mordu de lecture au point - comme moi au même âge - de dévorer (des yeux) les emballages de poudre chocolatée de petit déj, tout support orné de ces signes magiques qui font sens, c'est vraiment un frère (ajoutez à ça que le fameux côté des bouffeurs de curés est quasi morvandiot comme la mère de Cavanna vous comprenez bien que c'est juste la famille cette histoire), 2- parce que quand tu es une fille de 14 ans et que tu découvres les émois d'un mec au même âge, intimidé par les filles, fasciné et non rebuté par l'odeur dégagée par leur fond de petite culotte, ben oui c'est un peu de gênance sur le coup, mais ça te sort des stéréotypes à la con, et au final ça fait plutôt du bien. Alors forcément j'ai enchaîné sur les Russkof et Bête et Méchant (ou la création d'Hara Kiri), j'ai divergé sur les Fosses Carolines et quelques autres écrivailleries... Mais bon, vous me direz que Cavanna il était déjà tout mourru bien avant avant que les fous de Dieu s'en prennent à Charb, qui lui-même n'était pas Cavanna...

Oui mais Charlie, ça reste ça, pas facilement, pas évidemment mais ça reste ce regard acerbe, cet humour qui grince avant de faire du bien (voire qui grince pour pouvoir faire du bien), cette culture qui ne s'étale pas mais va affleurer dans une vanne, ce refus de toute complaisance et ce rejet de toutes les bigoteries, à commencer par celles qui se revendiquent vertueuses ou opprimées.

#ToujoursCharlieVraiment




mardi 24 août 2021

Vacances j'oublie tout ? Prendre de la distance...

L'an dernier à Thasos, je lisais Hippocrate...

Enfin surtout les Epidémies, et avec une lecture particulièrement biaisée à savoir identifier les lieux (les descriptions sont assez nettes en fait)... Oui Hippocrate a existé et fut médecin public invité par la cité thasienne pendant 4 ans, et bien au-delà du fameux serment, inventeur et promoteur d'une pratique médicale fondée sur l'observation et la déduction, quand bien même beaucoup de ses conclusions (théorie des humeurs) paraissent aujourd'hui complètement fantaisistes, il apparait que c'était une pensée en rupture totale avec la pensée magique qui prévalait jusque là.

Cette année nous tentâmes l'excursion à Abdère, chez Démocrite (qui donc n'était pas fou mais juste philosophe heureux) et Protagoras. Terre austère en apparence, fertile grâce aux alluvions du Nestos, peu amène au touriste hormis visiblement quelques bulgares (le nombre de publicités en cyrillique nous étonnera), et marquée ça et là de minarets et autres cimetières musulmans, signe de l'histoire qui voulut que la Thrace ne rejette pas ses citoyens musulmans lors de la Megali Catastrophi.

Bref plongée dans l'histoire, et en même temps en parfaite symbiose avec l'actualité...

Autant vous dire que le retour aux passions contemporaines est à la fois assez violent et somme toute assez dérisoire aussi.
Qu'en restera-t-il dans 100 ans, 2 500 ans ?

Bonne rentrée à tous, et soufflez un peu, l'éternité nous regarde !



vendredi 16 juillet 2021

On vit une époque formidable

Si si, je vous jure, ouvrez vos chakras et vous verrez

Pour la première (et espérons pas la dernière) fois l'humanité entière est confrontée à des défis immenses et partagés.

En fond de décor, le père Marx avait sans doute raison, mais l'Internationale Ouvrière ne s'est jamais (vraiment) réalisée. Le capital, lui, a brillamment réussi sa globalisation tandis que les syndicats ici dépensaient plus d'énergie à défendre les intérêts de "leurs" travailleurs, à pester contre ces délocalisations qui fournissaient (à des conditions indignes) du travail à d'autres encore plus dans la merde qu'eux, qu'à militer pour les conditions de travail de tous, partout (bon j'admets je force un peu le trait, ce n'est quand même pas tout à fait ça). 

Bref nous vivons du bon côté d'un mode globalisé où avons le luxe de nous écharper à coup de posts et de memes depuis nos téléphones coréens consommateurs de métaux rares et fabriqués dans des conditions que nous préférons ignorer au Vietnam ou ailleurs, sur des sujets sur lesquels, en vrai, nous sommes tous aussi incompétents.

Incompétents mais concernés : réchauffement climatique, alimentation, accès à l'eau potable, à la santé à eux seuls auraient dû suffire à notre bonheur, mais s'y est ajoutée une pandémie mondiale.


[Je repense toujours à la fin de la Guerre des Mondes, à ces aliens contre lesquels les humains sont impuissants, mais terrassés à la fin par un minuscule virus. Parfois je file la métaphore et me demande si en l'occurrence, nous ne sommes pas ces aliens, ce danger imminent pour l'écosystème terre... mais je divague.]

Pandémie mondiale, une échelle invraisemblable, des morts par millions sur tous les continents, 7 milliards d'humains confrontés au même adversaire. Un adversaire sans stratégie, sans personnalité, sans autre projet que de se reproduire, encore et toujours... Que fallait-il de plus pour déclencher une Union Sacrée ? Nous sommes tous les damnés du virus (et du réchauffement climatique aussi, ne l'oublions pas celui-là) !

Que nenni... 

Au nord, une minorité agissante et sincère de ceux qui ont accès à une solution - sans doute imparfaite - mais moins dangereuse que le virus lui-même et seul rempart jouable aujourd'hui contre les variants, confrontés à une politique totalement ubuesque d'obligation qui ne dit pas son nom et déporte sur le cafetier la responsabilité d'un contrôle sanitaire abracadabrantesque, se drapent dans leur dignité, leur révolte et jouent les révolutionnaires de salon. A coup de commandes sur internet, d'abonnement Netflix et autres mobilisations d'un système qu'ils sont pourtant (et parfois à juste titre) les premiers à fustiger, ils annoncent fièrement leur entrée en résistance. A coup sûr, le grand capital est terrifié !

Au sud, ceux que la prise régulière d'antipaludéens n'a finalement pas tant protégés que ça (comment, les statistiques auraient-elles été trompeuses dans des pays où la pyramide d'âge minimise la population la plus fragile et où les infrastructures de santé sont tellement performantes que des humanitaires s'y rendent chaque année pour mener des campagnes de vaccination "basiques" ?), réclament ces solutions que certains chez nous se permettent de snober, convaincus que "moi non, jamais, je n'ai pas de comorbidités ou au pire 3 semaines en décubitus ventral après tout on s'en remet !"

Bref, nous vivons une époque formidable. Confrontés à un (des) défi(s) planétaire(s) comme jamais nos prédécesseurs n'en avaient connus, nos réponses sont minables.

Peut-être avons nous juste ce que nous méritons. Peut-être sommes nous juste au début du scenario d'une de ces séries dystopiques qu'on se plait à binger lovés dans nos canapés Ikea de marque suédoise mondialisée.

Ou peut-être avons nous en nous assez de résilience (bon je déteste la mode autour de ce mot mais là, ici et maintenant je n'ai pas trouvé de synonyme satisfaisant), de force et de maturité pour écrire ensemble une fin différente.

C'est pas gagné, je vous l'accorde, mais on pourrait au moins - juste essayer - d'être à la hauteur de l'enjeu !

Allez, bienveillance et binouzes !

samedi 10 juillet 2021

Le retour de la vengeance des chlorozouzes...



Ils me fatiguent, mais ils me fatiguent...

Hier leur gourou en chef, du bout des lèvres, incitait les soignants et les personnes fragiles à se vacciner ! Enfin me direz-vous ! Cela dit du piratage de compte (il ne tweete jamais depuis un android) jusqu'aux délires les plus fous (sa vie et celle de sa famille doivent être menacées) les réactions sur ce réseau proprement magique ont fait une partie de ma journée, je dois le reconnaître !

Puis c'est un article des décodeurs du monde qui leur donne du grain à moudre. Donc,Véran aurait menti en affirmant que les phases 3 étaient terminées depuis des mois. Bon c'est vrai il n'a pas été très bon sur ce coup, "les phases 3 sont suffisamment concluantes depuis des mois pour justifier une AMM" aurait été plus approprié mais en même temps notre environnement mediatico rézosociesque n'est guère propice à la subtilité, vous en conviendrez !

Pendant ce temps Facebook traque les mots COVID et vaccin jusque dans les images, que même que c'en est flippant mais qu'on s'est bien amusés hier avec Nicolas et notre expérience scientifique.

En vrai pas sur la nécessité, mais les effets moyens longs terme, plus ou moins...



Mais bon c'est bien quand même de se frotter à la contradiction, et je me dois donc de remercier ici Denis, avec qui il m'arrive de m'accrocher sur le sujet, ce qui me force à creuser, à chercher, à documenter mon argumentation tout ça et aussi son blog est très intéressant voilà... A ce sujet dernièrement il a posté sur la bienveillance, tiens.


Quelques constats (pas sûre d'avoir tout compris des arguments mais je vais en prendre quelques-uns.)

- Le vaccin lui-même : je préfère un vaccin "classique" virus inactivé à un vaccin ARNm

J'avoue moi-même au tout début (genre en mai 2020) j'étais dubitative. Mais bon j'ai aussi la chance de travailler dans un milieu avec plein de super scientifiques donc j'ai un peu mieux compris. D'ailleurs une fois n'est pas coutume je vous remets ici une super infographie sur le fonctionnement de l'ARNm et ses applications thérapeutiques.




2 remarques à ce sujet :
- travailler sur du virus vivant inactivé, c'est travailler sur du vivant, donc ça veut dire des procédés longs, complexes (culture, filtration, tout ça) et un peu risqués quand même, et bon on ne va pas parler ici des limites industrielles de la bioproduction, hein !
- par ailleurs cela ne protège que contre la souche qui est cultivée, pour les variants, ben ça dépend des variants, donc comme pour les autres vaccins, revaccinations et rappels seront forcément au programme, sauf que plus longs à développer et à produire qu'avec l'ARNm.

- Toujours sur les vaccins : je préfère un vaccin à virus inactivé chinois à un vaccin à adénovirus de singe.

Alors là je crois qu'il y a une grosse méprise les gars. De ce que je sais un adénovirus de singe ça veut juste dire un adénovirus qui cible les singes, il n'y a pas de matériel génétique de singe dedans, qu'on se le dise ! Là où ça devient croquignolet c'est que par exemple AstraZ (oui je sais il a changé de nom depuis mais là flemme) qui utilise effectivement un AAV chimpanzé, le cultive sur cellules humaines (pour le Janssen je n'ai pas vérifié, désolée ça prend du temps aussi ces conneries), là où le sinovac tant réclamé utilise lui le virus de Wuhan... cultivé sur des cellules Vero (aka des cellules rénales de singe vert). Lequel est le plus susceptible de contenir du matériel génétique simiesque, on peut se poser la question ? Et surtout qu'est ce que ça change pour des personnes pas forcément antivax par ailleurs et qui sont donc vaccinés à l'œuf (pardon la cellule embryonnaire de poule, entendons nous au virus inactivé cultivé sur des...) pour une partie de leurs 11 vaccins obligatoires, sans qu'il ne leur soit jamais poussé des plumes, hein. Passons...

Le manque de recul

Ben oui, ça c'est sûr... C'est d'ailleurs bien pour ça que les phases 3 se poursuivent, même après AMM. Mais c'est un risque à prendre, et on sait grâce aux essais randomisés, qu'à date le rapport bénéfice risque est nettement favorable. Le plus drôle ou pas c'est qu'on va retrouver dans les opposants au vaccin sur ce motif, les mêmes qui défendaient un traitement non proprement testé, et sans attendre, parce que "c'était un risque à prendre". Va comprendre, Charles !

La mise au point ultra rapide
bon on va la faire courte :

- Une pandémie mondiale avec un marché de ouf à la clef = beaucoup beaucoup de pognon
- Une techno déjà connue et une famille de virus déjà très étudiée suite SRAS et MERS (notamment au P4 de Wuhan, bref, passons)
- Des essais de phase 3 (reparlons-en tiens) rapidement concluants pas parce que des experts auraient été soudoyés par une main invisible mais pour une raison purement mathématique. Un essai de phase 3 en double aveugle ça consiste en gros à administrer un vrai vaccin à un groupe et un placebo à un autre (personne ni le "vacciné" ni le médecin ne sachant à qui a été administré quoi). Ensuite on laisse les gens vivre leur vie sans rien changer à leurs habitudes et on attend d'avoir suffisamment de malades dans le groupe placebo (enfin on espère dans ce sens là hein) et surtout suffisamment d'écart entre le groupe placebo et le groupe vacciné pour pouvoir en tirer des conclusion (scoop : non on n'inocule pas une maladie potentiellement mortelle aux participants à un essai pour vérifier que le vaccin marche, on étudie en conditions réelles). Sur une maladie pas très répandue et pas très contagieuse, ça peut prendre du temps, beaucoup de temps. Sur la COVID ça a été plié en quelques semaines, du fait de la dynamique de contagiosité de la maladie elle-même, et rien d'autre !


La vaccination généralisée : les plus fragiles OK, mais vacciner (et faire prendre des risques à...) tout le monde pour protéger quelques vieux, non, no way, nada, fuck !

Sur le risque je ne vais pas revenir dessus : essais de phase 3 suffisamment concluants pour....

Sur le reste vous oubliez juste la question des variants les cocos. En gros si vous laissez le virus circuler, vous augmentez ses opportunités de muter, et que parmi ces mutations, la plupart ne servent à rien mais certaines s'avèrent plus compétitives, ou parviennent à cibler de nouveaux types cellulaires, de nouveaux organes, ou encore à dépasser les barrières immunitaires établies contre leur vénérable ancêtre... Et le variant fut. Et une fois qu'il est là le variant, il peut très bien s'en aller contaminer votre vieux vacciné qui se trouve de fait moins bien protégé parce que vous avez préféré la bamboche sans vaccin à la prise de risque perso pour un enjeu collectif, ou il peut se trouver un variant pour lequel les jeunes finalement c'est pas mal aussi, il y en a plus, ils sont plus socialisés donc c'est un super avantage évolutif de cibler ceux-là, quitte à tuer quelques hôtes au passage.

Bref, comme déjà écrit ailleurs, ce n'est pas (juste) un enjeu perso, c'est un enjeu collectif. Aux seringues citoyens !

Quelques sources :
sur les vaccins, leur composition, statut AMM/OMS et procédé de fabrication : mesvaccins.net
sur le débunkage des fake news l'excellent Hervérifie dont je ne saurais trop recommander la lecture et l'iconographie de modération.




samedi 26 juin 2021

Ca faisait bien bien longtemps... et si on (re) parlait de la gauche ?


Je mets ici des pétales de fleur sans rapport avec le sujet
(ou si peut-être), les fleurs ça cartonne en engagement !
Oui, comme beaucoup ici j'ai été frappée d'atonie blogo-covidesque. 

Et puis quelques échanges sur Facebook, une élection régionale pas encore pliée (oui désolée je suis parisienne et pas concernée par les cantonales départementales), et une envie de reparler politique tiens !

Dans quel état erre la gauche, francilienne ou nationale ? 

En PACA elle se retire se muselle au profit de Muselier, castor un jour, castor toujours n'en déplaise au vaillant ami Stéphane. En île de France elle s'allie, dans un attelage que Nicolas juge contre nature, encore préoccupé qu'il est de l'envie de rallier le centre gauche, oubliant au passage que c'est justement l'absence de marqueurs de gauche qui fit le naufrage de la présidence de Pépère, et le siphonnage dudit centre gauche par le jeune père de la nation, comme le nomme astucieusement Yann, que je vous conseille de suivre et de lire sur Facebook au passage (non, malgré un billet quotidien il n'a pas de blog, il faut dire que contrairement à Boris ou moi-même, il se tient à bonne distance de Nicolas et Elodie).

Alors qu'en penser ?
Oui bien sûr pour les plus universalistes d'entre nous les appels du pied de certains écolos et de LFI à l'indigénisme et à la culture Woke font mal ! Cette gauche qui s'engouffre dans le sociétal populiste au point d'en oublier le social, voire de le piétiner ! J'affabule ? Allez, dernier exemple en date : militer pour la déconjugalisation de l'AAH (Allocation Adulte Handicapé), ce qui m'a valu un bref échange avec Margot.

Je vous explique : l'idée c'est que l'AAH est là pour compenser le handicap de la personne, et donc les revenus du conjoint ne devrait pas entrer en considération pour son calcul.
1er problème : comme toute aide conditionnée aux revenus, la référence est le foyer fiscal. On peut au passage s'étonner de voir des gens de gauche s'asseoir sur ce premier échelon de solidarité qu'est la cellule familiale pour défendre une position disons individualiste, mais bon - faisons le pont avec une indignation légitime, les violences conjugales, ou plus exactement l'éventualité d'un risque de violences conjugales - et vous avez un discours bourré de bonnes intentions prêt à l'emploi. L'enfer en est pavé nous dit-on.

Mais bien plus croquignolet, le diable est dans les détails... Parce que ce raisonnement ne fonctionne que si l'allocataire de l'AAH gagne moins que son conjoint. Déjà c'est rigolo (ou pas) de prendre ceci pour acquis, mais passons. Là où ça devient très très très croquignolet, c'est que se passe-t-il quand le conjoint gagne moins que l'allocataire de l'AAH (c'est à dire vraiment moins que pas grand chose) ? Et bien la déconjugalisation se solderait par une baisse de l'AAH. Et donc nous avons vu des LFI, François Ruffin entre autres, défendre (avec LR, l'UDI et le RN mais eux au moins on comprend pourquoi), par pure démagogie, un texte dont la première conséquence aurait été de favoriser des foyers aisés (enfin disons classe moyenne aisée, ça reste une allocation sous conditions de ressources) et de faire basculer dans la misère des foyers déjà précaires : les rapporteurs du Sénat ont donné quelques exemples qui parlent d'eux mêmes. Franchement, chapeau l'artiste !
Bref si vous vouliez une autre preuve que LFI s'égare, et que ce n'est pas qu'une question de Lider Minimo, bienvenue !

Pour autant, quelles réponses apportons nous aux vraies questions que soulève cette nouvelle gauche, celle qui séduit les plus jeunes (quand ils se déplacent encore jusqu'aux urnes) ? Que disons sous sur l'environnement et le réchauffement climatique ? Que disons-nous à ceux qui nous renvoient à la figure les inégalités de fait quand nous clamons égalité des droits ? Quel discours émancipateur pour répondre au discours victimaire ? Au moins de ce point de vue la droite est claire en prônant jusqu'à la naïveté l'émancipation individuelle. Coupée des syndicats, eux mêmes coupés du monde des plus fragiles et cantonnés aux grandes entreprises et administrations, la gauche est à la rue pour ce qui est de proposer un nouveau chemin d'émancipation collective.

Alors Elodie Jauneau présidente et quelques acolytes s'essaient à lancer une nouvelle dynamique, je n'ai pas encore tout lu, je ne suis pas certaine d'être d'accord avec tout, mais au moins c'est un bon départ pour retrouver des marques. Parce qu'il va falloir se remettre à penser, à parler et à faire politique !

Welcome back les gars (et les filles, #§!%\ sois inclusive) !